Dans mes conférences sur la permaculture et la transition écologique, après avoir expliqué la gravité de la situation et l’ampleur gigantesque des changements à mettre en œuvre, j’entends à chaque fois au moins une personne me demander : « mais qu’est-ce qu’on peut faire concrètement ? »
Après un bref rappel des raisons pour lesquelles la réalité écologique et sociale nous impose de changer radicalement l’organisation de nos sociétés, la deuxième partie du livre propose une réponse à cette question, à destination des personnes qui sont déjà sensibilisées à la crise écologique, et qui sont déterminées à agir concrètement pour engager ou amplifier la dynamique de transition écologique sur le territoire où ils vivent (ville, quartier, village…), mais qui se sentent souvent démunies, ou découragées, devant l’inaction ou la lenteur avec laquelle les changements sont mis en œuvre.
Mon but était de décrire de façon détaillée, avec beaucoup d’exemples concrets, la stratégie à adopter pour lancer et développer une « initiative de transition » sur un territoire, ce qui implique de sensibiliser le grand public, d’animer un réseau associatif, d’essayer d’impliquer les élus, afin de réaliser des changements concrets.
– Comment sensibiliser ?
– Comment gérer les émotions que l’on ressent en soi quand on découvre la gravité et l’urgence de la crise écologique, et les émotions que l’on constate chez les personnes autour de soi lorsqu’on leur en parle ?
– Comment inventer et populariser des récits constructifs et mobilisateurs ?
– Comment recruter des sympathisants et des militants, comment constituer des groupes, comment les faire vivre pour qu’ils soient à la fois efficaces et démocratiques ?
– Comment choisir par quelles actions commencer, et comment mettre toutes les chances de son côté pour qu’elles réussissent ?
Dans la deuxième partie du livre, je présente 9 structures ou « outils collectifs », certaines étant très simples et rapides à mettre en œuvre, d’autres étant plus ambitieuses et nécessitant plus de temps, de technicité et/ou de moyens. Mais dans tous les cas il s’agit de structures qui existent déjà en bien des endroits, et qui ont fait la preuve de leur pertinence pour rendre les territoires plus durables et plus solidaires : nous pourrions donc les démultiplier sur tous les territoires, et mieux encore les associer les unes aux autres, afin de créer de petits « écosystèmes » d’activités économiques durables et solidaires.
Voici les structures que je présente dans le livre : AMAP, magasins de producteurs, Repair Cafés, recycleries, magasins coopératifs, espaces-test agricoles, jardins d’insertion, habitat participatif, ateliers vélo participatifs, monnaies locales… Chaque chapitre décrit les avantages de ces structures, ainsi que des exemples qui ont rencontré le succès, puis il présente la marche à suivre : les délais à prévoir, les démarches administratives indispensables, la recherche de financement, les difficultés et les pièges à éviter, les points à ne surtout pas oublier, les réseaux de soutien sur lesquels s’appuyer…
J’ai conçu ce livre comme une boîte à outils utile à tout « transitionneur » ou groupe de transition, ou comme un « Guide pratique de la transition écologique sur les territoires ».