Sorti en 1985, « Uni vers l’uni » est l’album de Michel Jonasz qui a obtenu le plus de succès, aussi bien en termes de ventes qu’en termes de reconnaissance (trois Victoires de la musique, dont une pour le titre « La boîte de jazz » et une pour l’interprète de l’année).
Il contient une splendeur que j’ai déjà partagée : « Les lignes téléphoniques« , déclaration d’amour parfaite et arrache-coeur d’un papa pour son garçon qui s’en va pour faire sa vie. C’est depuis plus de trente ans l’une des chansons qui me bouleverse le plus, et qui me poursuivra, me hantera et m’émerveillera jusqu’au bout, j’en suis certain.
« Nos deux noms » est une chanson beaucoup moins connue, mais je suis très ému par cette ode à l’amour qui dure, contre vents et marées, en surmontant les bas et en profitant des hauts pour s’élancer à nouveau. Certains passages transpercent le coeur quand on sait ce qu’il en est dans la vraie vie (« Même les astres tomberont en poussière / avant l’amour qui s’installe / entre nous d’une définitive manière / sur son piédestal » ; « Et même en éteignant l’univers, / même en stoppant le mistral, / à notre amour Dieu le père / ne pourrait mettre un point final » ). Mais j’aime ces mots naïfs et simples. Ce n’est pas parce qu’on a raté que cela n’avait pas de sens de tenter.
J’aime aussi l’ampleur que prend le morceau lorsque les synthés prennent le dessus dans l’orchestration (par exemple à 1’54). C’est naïf et tendre, oui, mais aussi très enfiévré. Je trouve ça beau et touchant.
« D’ailleurs,
écris nos deux noms sur deux pierres,
et essaie de les lancer,
ils tomberont de la même manière,
et toujours du même côté
Alors,
on peut croire à cette passagère
minute de bonheur total,
entre nous la clef du mystère,
l’éternité des étoiles »
