Sur son propre réseau social appelé « Truth » (#lesconsçaosetout), Donald Trump vient d’accuser faussement plusieurs stars comme Bruce Springsteen et Beyoncé d’avoir été corrompus par l’équipe de Kamala Harris. Comme s’il y avait besoin d’être corrompu pour avoir des valeurs de gauche, pour être horrifié par le régime autoritaire et ploutocrate qui se met en place aux USA, et pour s’engager politiquement pour le combattre (décidément ce type est maladivement obsédé par l’argent).
Une énième fois, le président des Etats-Unis (il faut se pincer pour y croire) utilise la menace pour intimider non seulement ses adversaires politiques mais aussi des journalistes, des universités, des juges, et maintenant des stars. Rien ne doit lui résister, et c’est quand même l’une des caractéristiques du dictateur qu’il rêve d’être.
Juste pour rappel, quelques-unes des décisions prises par Trump depuis sa réélection et qui consistent clairement à ENCOURAGER LA CORRUPTION ou même à SE FAIRE CORROMPRE (oui je mets des majuscules comme lui ).
14 février 2025.
« Le récent décret de Trump ne peut signifier qu’une chose : à l’avenir, les entreprises américaines en concurrence avec des sociétés d’autres pays sur les marchés mondiaux trouveront une oreille attentive au sein du DOJ lorsqu’elles feront valoir que le FCPA ne devrait pas s’appliquer à leurs activités. Ce qui est particulièrement troublant, c’est la justification avancée lundi par le Bureau du Président : selon lui, suspendre l’application du FCPA et en réduire l’urgence donnerait aux entreprises américaines un « avantage » par rapport aux entreprises d’autres pays dans le commerce mondial. En clair, l’administration Trump propose de revenir sur plus de 40 ans de collaboration internationale en réinstaurant un monde où les entreprises sont encouragées à se livrer à la corruption pour mieux se positionner. »

19 mars 2025.
« L’administration Trump vient d’annoncer la fin de l’obligation pour les entreprises américaines de déclarer leurs bénéficiaires effectifs. Crucial en matière de transparence financière et de lutte contre la corruption, ce dispositif permet d’identifier les véritables propriétaires d’une entreprise.
La notion de « bénéficiaire effectif » a fait son entrée dans le droit européen avec la directive 2005/60 du 26 octobre 2005, marquant une avancée majeure dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Cette disposition impose aux acteurs économiques du secteur financier et non financier de donner l’identité des personnes physiques qui, en dernier ressort, possèdent ou contrôlent, directement ou indirectement, une entité juridique. La finalité de cette obligation est de permettre aux entreprises concernées de connaître leur client ultime et d’utiliser cette information pour détecter d’éventuelles opérations atypiques.
La décision de l’administration Trump constitue donc un sérieux recul en matière de transparence financière et de lutte contre la corruption, et affaiblit les avancées réalisées ces dernières années pour garantir une meilleure traçabilité des flux financiers et lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et l’évasion ou la fraude fiscale. »
10 avril 2025.
« Le président américain avait prévenu dans un post sur son réseau social que le moment d’acheter sur le marché était « idéal », ce, quelques heures avant d’annoncer une volte-face sur les droits de douane qui a propulsé les actions américaines. Plusieurs membres du parlement américain crient au délit d’initié et entendent lancer une enquête. »
« Problème: cet enchaînement des messages de la part du président américain fait planer le doute sur une potentielle manipulation de marché et ce que l’on appelle du « insider trading », c’est-à-dire un délit d’initié. Un délit d’initié survient quand une personne disposant d’informations privilégiées les utilisent soit pour prendre une position elle-même sur le marché soit pour en faire profiter quelqu’un d’autre. Ce type d’infraction est lourdement sanctionné aux États-Unis.
Selon la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain de la Bourse, un délit d’initié est passible d’une peine maximale de 20 ans d’emprisonnement et de 5 millions de dollars d’amende pour un individu seul, chiffre qui monte à 25 millions pour une « personne non naturelle », comme une entreprise. »
12 mai 2025.
« Donald Trump est partant pour recevoir un Boeing estimé à 400 millions de dollars de la part du Qatar. » Il « ne voit pas le problème et jugerait même « stupide » de refuser un tel présent : un avion offert par le Qatar. Pourtant, c’est écrit en toutes lettres dans l’article 1 de la Constitution américaine : « Aucune personne occupant une fonction de profit ou de confiance sous leur autorité ne pourra, sans le consentement du Congrès, accepter de cadeau […] d’un roi, d’un prince ou d’un État étranger. » »
« Les intérêts privés du milliardaire américain au Qatar, et plus largement dans le Golfe, où il sera cette semaine, sont indéniables : la Trump Organization a signé le mois dernier un contrat pour la construction d’un golf et de résidences de luxe au Qatar. Donald Trump Junior a par ailleurs été invité à s’exprimer ce mois-ci au Forum économique du Qatar. « Il y a clairement une confusion entre les intérêts privés de Donald Trump et les intérêts publics des Etats-Unis. Il utilise sa position de président pour faire avancer ses intérêts privés ou ceux de ses amis ». »

19 mai 2025.
« Le président des Etats-Unis a convié les 220 personnes qui ont acheté le plus de $TRUMP, sa cryptomonnaie de type « memecoin ». Des jetons hypervolatiles basés sur une personnalité ou un phénomène viral, conçus pour s’amuser et spéculer.
Les 25 plus gros investisseurs du $TRUMP bénéficieront même d’un accès encore plus privilégié : une audience privée avec le président avant le dîner, à son club de golf de Potomac Falls, en Virginie, et une visite de la Maison-Blanche. »
>> Il y en a encore pour croire que Trump veut lutter contre la corruption de « l’état profond ». Pendant qu’ils continuent à fantasmer sur un sujet imaginaire, ils ne voient pas ce qu’ils ont pourtant sous les yeux: ce type est l’incarnation même de la corruption
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