Fin 2017, j’étais plongé depuis plusieurs mois dans une dépression très grave depuis plus d’un an, je me retrouvais seul dans un appartement que je n’avais jamais aimé et où j’avais des tonnes de souvenirs qui me perçaient le coeur, j’avais en permanence l’impression que ma vie était foutue, que j’étais condamné à errer d’échec en échec, que j’étais la risée de tout le monde…
Pendant toute cette année, j’ai continué à donner mes cours à la Fac, en trouvant la force je ne sais pas trop où (peut-être que ça m’a aidé à garder un cap, qui sait). Un jour où je rentrais de Lille, dans le car entre Amiens et Beauvais, je me suis mis à écouter une playlist de musiques que je connaissais par ma fille Aurore, et au hasard des morceaux je suis tombé sur celui-ci. Charlie Puth y parle de sa petite amie, avec qui il cherche à rompre car il est fatigué par de nombreuses disputes et car elle est d’une jalousie maladive. Il souhaite aussi la quitter parce qu’il se rend bien compte qu’elle ne l’aime pas vraiment (« You don’t want my heart » ): elle veut simplement être celle qui a toute son attention, et elle essaye de surtout qu’il ne s’engage pas avec une autre.
À l’époque, c’est peu dire que ces paroles n’avaient pas grand-chose pour me percuter, puisqu’au contraire je n’avais qu’une idée en tête, reconquérir ma femme. Je n’y ai donc prêté aucune attention, justement.
En revanche j’ai été scotché par le rythme chaloupé, mélange de pop et de soul, par le groove, et par la basse qui se tortille à partir de 0’48… Ça m’a tellement donné envie de danser que je me suis mis à me dandiner doucement sur mon siège, et ça a duré jusqu’à la gare routière. Je me souviens que j’étais moi-même tout surpris de ce regain d’entrain, totalement inattendu, et qui m’avait d’autant plus frappé, et un peu soulagé je dois dire: « Je ne suis donc pas totalement éteint! »
Depuis la flamme s’est rallumée, heureusement…
« You just want attention, you don’t want my heart
Maybe you just hate the thought of me with someone new »