Sorti en 1999, le deuxième album de Matthieu Chedid, « Je dis aime », est celui de la consécration commerciale, avec notamment deux de ses plus gros tubes: « Je dis aime » (co-écrit avec sa grand-mère Andrée), et la très sexy « Onde sensuelle« .
C’est par cet album que Matthieu Chedid a réussi à ancrer dans le grand public sa « marque » (M), et surtout son personnage, avec sa coupe de cheveux extravagante, ses vêtements excentriques et flashy, sa voix de tête… Album générationnel par excellence, M y aborde les thèmes qui dépeignent l’état d’esprit de la plupart des jeunes adultes bobos, à savoir un mélange d’insouciance, de décontraction, de goût pour l’amitié, d’angoisse face à l’entrée dans la vie amoureuse « sérieuse »…
Comme le dit la formule consacrée, M « ne laisse personne indifférent », on l’adore ou on le déteste. Pour ma part je crois que je fais mentir cette formule, car sans être un grand amateur (sur la durée ça me fatigue un peu, c’est trop désinvolte et je m’en-foutiste pour moi), j’aime beaucoup plusieurs de ses chansons.
Notamment celle-ci, qui est une jolie déclaration d’amour pour la sieste, l’horizontalité, le repos, la flemme. À première vue, on pourrait voir dans cette affirmation du Droit à la paresse cher à Jules Lafargue quelque chose d’anodin. Mais dans un monde où l’efficacité, la rentabilité et l’optimisation sont devenues des valeurs cardinales et des obsessions de tous les instants, j’aime bien que soit rappelé de temps en temps que ne rien foutre, laisser aller, lâcher les rênes, c’est bien aussi. C’est même souvent ce qu’on peut faire de mieux.
Surtout en cette fin d’été, alors que tombe la douceur du soir, au chant des oiseaux, à la fin d’une grosse journée de travail au ruisseau et au jardin.
« Ode à la flemmardise
tranquille je me déguise
en loukoum géant
sur un tapis volant »