Alain Souchon – « Et si en plus y’a personne »

« Et si le ciel était vide?« 

C’est la question faussement innocente et profondément dérangeante que pose Alain Souchon à celles et ceux qui, au nom d’un Dieu qui reste pourtant une hypothèse, se permettent d’imposer aux autres leurs croyances, leur dogmes et leurs règles de vie, par toutes sortes de raisons qui n’ont rien à voir avec l’amour qu’ils professent: l’intimidation, la menace, la peur, l’obscurantisme, l’intolérance, la violence, le fanatisme, et parfois carrément l’horreur.

À mon avis, tout cela est moralement indéfendable même s’il existe un Dieu. Franchement, un Dieu tout-puissant qui laisserait faire cela serait-il bienveillant? Pourrait-on dire à son propos que « Dieu est amour »? S’il existe un Dieu tout-puissant et plein d’amour, qu’est-ce qu’il pourrait bien en avoir à foutre qu’on s’étripe pour sa gloire?

Mais « si en plus il n’y a personne » , si ce monde n’est que le fruit du hasard, alors à quoi rime tout cela?

Dans cette chanson, Alain Souchon ne prend pas parti contre les religions. Lui-même, d’ailleurs, ne se déclare pas athée mais agnostique, et lorsqu’on lui demande sur avis à leur sujet, il en parle de façon plutôt bienveillante: « Les religions me touchent beaucoup parce qu’elles proposent un secours dont tous les hommes ont besoin. Ils sont un peu perdus dans cet inconnu où nous nous trouvons: la terre, l’infini, la mort… Donc les religions apportent des réponses aussi bien aux musulmans qu’aux juifs, bouddhistes ou chrétiens. »

Si une personne croyante s’en tient là, si elle se contente de profiter du réconfort et du sens que ses croyances lui procurent, et si elle me laisse vivre « selon ma complexion« , comme le dit Spinoza, alors je n’ai aucun problème avec la religion.

Malheureusement, reprend Alain Souchon dans cette même interview, force est de constater « que des guerres éclatent entre les gens à cause des religions: ils veulent que les autres choisissent la leur, sans ça ils les tuent! »

« Abderhamane, Martin, David » , croyez ce que vous vous voulez, et laissez nous croire (ou ne pas croire) ce que nous voulons.

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