Richard Gilly – « Perdu en mère »

Cette courte « chanson sans refrain » est l’une de mes chansons fétiches, et l’une de celles qui me bouleverse le plus, car elle me fait et elle me fera toujours penser à la période magique où nous attendions notre premier enfant, avec tous les sentiments mélangés – excitation, joie, inquiétude…

Je ne sais pas combien de fois je l’ai écoutée – cent fois, ou davantage encore ? D’abord enregistrée sur une cassette, je la faisais tourner en boucle avec le bon vieux « rewind system » .

Les premières fois, c’était alors que j’avais 22 ou 23 ans. Peut-être que j’imaginais alors, par anticipation, les émotions que je pourrais avoir un jour en tant que papa, en observant un ventre s’arrondir et en créant déjà du lien, une main tremblante posée dessus, avec « l’enfant que j’porte pas / qui navigue amniotique loin d’moi » …

Mais l’écoute dont je me souviens le plus, c’était à mon retour de la Maternité avec des affaires à laver, deux ou trois jours après la naissance de Dorian… Jamais cette chanson ne m’a paru aussi bouleversante que ce jour-là.

Plus de vingt ans après, je l’écoute avec une émotion toujours aussi intense. « Y’a tout qui r’monte à la surface » …

« Y’a pas d’quai, y’a pas d’brume,

ni d’bouée sous la lune

J’le r’garde arrondir ses faims d’moi

dans l’ventre de celle qui fut un jour

perdue en mère »

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