C’est l’une des multiples pépites de cet album absolument somptueux de bout en bout.
Écrite et composée au début des années 50 par Edward Redding, elle a d’abord été chantée par Frank Sinatra, qui en a donné une version typiquement crooner, très belle mais qui, à mon goût, manque un peu de sensibilité et de chair. C’est comme si Frank Sinatra gardait une certaine distance avec les émotions qu’évoque la chanson, pour mieux les observer et les décortiquer.
Ici chantée par Billie Holliday, « The end of a love affair » prend une dimension beaucoup plus poignante. Lady day (le surnom de Billie Holliday), la classe incarnée, est accompagnée par les arrangements éblouissants du Ray Ellis Orchestra (les violons à 2’35, arghhh, ça me colle la chair de poule à chaque fois). La musique, le texte, et surtout la voix qui semble s’effilocher comme un nerf à vif, tout exprime superbement le mélange d’accablement et de détresse qui nous saisit alors…
« But what else can you do,
at the end of a love affair ? »
« And the smile on my face
isn’t really a smile at all »