Ce n’était pas prévu que je partage ce morceau issu de la très belle BO du film de Sofia Coppola « Lost in translation » . Mais il correspond assez bien à mon état d’esprit de l’après-midi…
Dans le film, deux personnages qui n’ont rien en commun (un quinquagénaire désabusé empêtré dans un mariage sans joie et dans des obligations professionnelles dénuées de sens, et une jeune mariée fraîche et pimpante mais délaissée par son mari) sont mis en présence l’un de l’autre par le hasard, un soir d’insomnie. Ils se laissent alors emporter par une errance planante dans leur hôtel de luxe et dans les rues et les restaurants de Kyoto. Ils traînent leur spleen au bar, ils se morfondent en regardant la vue, ils attendent que le temps coule, ils s’amusent avec de jeunes écervelés… Rien de transcendant, mais au moins leur rencontre va leur permettre de s’offrir mutuellement, pour un bref laps de temps, une planche de salut. À regarder ces deux âmes en peine se frôler, j’ai eu du mal à les imaginer heureux, ni dans cet hôtel ni ailleurs. Mais qui sait…
La musique composée par les versaillais de Air est tout aussi poétique et mélancolique que la réalisation de Sofia Coppola, avec des sons répétitifs et doux qui donnent l’impression d’être calfeutré, emmailloté, doucement bercé, en attendant que le désarroi soit atténué par d’autres voyages, d’autres occupations, d’autres rencontres…
Alone in Kyoto, c’est un aller simple vers la mélancolie pour Scarlett Johansson et Bill Murray. Alone in Lille, ou en Limousin, ou ailleurs, ce n’est pas spécialement enthousiasmant non plus. En tous cas pas point trop n’en faut.
Get well soon.