Voici un réjouissant road-movie qui décrit ce que devrait être une famille.
On connaît la fameuse formule de Sartre, « Familles je vous hais » . De fait, la famille peut être un univers dur et étouffant, concentrationnaire parfois. C’est dans la famille que s’échangent le plus de coups, d’insultes, de mépris, de brimades, de vexations, de négligences affectives. C’est dans le cadre de la famille qu’on compte le plus d’enfants maltraités, violentés, abusés et assassinés. Et à vrai dire, je connais bien plus de familles dysfonctionnelles que de familles heureuses, à la fois solidaires et respectueuses de l’intimité et de l’individualité de chacun de leurs membres.
Mais la famille, ce peut aussi être un cocon rassurant, où chacune et chacun trouve à s’épanouir, peut expérimenter l’art difficile de l’attachement, peut apprendre à exprimer sa tendresse, à demander, à accueillir et à offrir de l’attention et de l’affection.
Et tout cela est tout aussi vrai même quand chacun de ses membres est dans la peine et part en vrille, même quand c’est VDM pour tout le monde. C’est ce que raconte ce réjouissant petit film, dont tous les personnages sont paumés, en souffrance, en échec, fêlés, bringuebalants, mais arrivent quand même à se réunir sur l’essentiel, à se serrer les coudes et à retrouver de la joie, ensemble. Cette famille est un château de cartes fragile, mais dont tous les membres arrivent à tenir debout, entre autres choses parce qu’ils s’offrent mutuellement, avec tout leur coeur, l’étayage, le réconfort et l’amour dont les uns et les autres ont besoin.
En tous cas, ce road-movie doux-amer a le don de me tirer les larmes à chaque fois, parce qu’il me colle une fichue nostalgie, et des regrets amers de n’avoir pas su maintenir ma famille aussi vivante que celle de cette émouvante petite miss.