Quand j’étais ado, on rencontrait dans chaque lycée des palanquées de clones de Robert Smith, avec tous la même dégaine: des longs cheveux noirs scrupuleusement et scientifiquement désordonnés, un long manteau noir, parfois un rouge à lèvres bien épais, et dans tous les cas une démarche et un visage oscillant entre le dépressif, le lugubre et le sinistre.
Je ne me suis jamais attifé comme ça, mais qu’est-ce que j’aimais ce groupe! Et j’aimais tout: la pop mélancolique (« Play for today » , « Friday I’m in love » …), et plus encore les albums les plus sombres comme « Faith » ou « Pornography » .
Je n’étais pas super guilleret à l’époque…
Dans cette version incandescente, captée en live à Paris, « Charlotte sometimes » me donne l’impression d’un mélange de désespérance et de rage: « mais quand est-ce que ce putain de cauchemar va s’arrêter ? » Toute ressemblance avec une situation actuelle, etc. etc.
« Night after night she lay alone in bed
Her eyes so open to the dark
The streets all looked so strange
They seemed so far away
But Charlotte did not cry »