Parmi les nombreuses choses que j’aime dans le jazz, il y a le fait que les titres des morceaux, notamment des standards, c’est très souvent un monde en soi, plein de mystère, et dont on pourrait tirer des films entiers. « I let a song go out of my heart » , « April in Paris » , « I fall in love too easily » , « I’m beginning to see the light » …
En voici un autre magnifique exemple, tiré d’un album solo d’un de mes pianistes préférés, Thelonious Monk.
Cette chanson, écrite en 1929, évoque un homme qui regarde une femme séduisante les yeux dans les yeux, qui ressent le danger qu’il y pourrait y avoir à succomber… et qui succombe quand même, advienne que pourra.
Cela m’a souvent fait penser au fameux « T’as d’beaux yeux, tu sais » , murmuré par Jean Gabin à Danielle Darrieux dans « Quai des brumes » (avec là aussi du danger à la clé, pour qui connaît le film). J’ai d’ailleurs découvert en préparant cette présentation que quelques années plus tard, Danielle Darrieux a interprété cette chanson. « Comme par hasard » .
Si les regards de braise vont de pair avec le chant des sirènes, on fait comment pour résister ?