C’est l’une des œuvres les plus connues de Mozart, que vous avez sans doute entendue au moins une fois, même si vous n’aimez pas spécialement la musique classique.
Ici joué sur un pianoforte d’époque par le Musica Antica, cet adagio est plus rapide, tonique et nerveux que dans la plupart des versions sur instruments modernes (merci Élodie de m’avoir fait découvrir cette version!). Je le trouve encore plus sublime et bouleversant. Comment rester de marbre en écoutant la phrase mélodique de la clarinette à partir de 0’41 ?
La virtuosité et l’allégresse de Mozart me laissent souvent assez froid: trop de fioritures, trop de pirouettes, trop de gimmicks qui reviennent de façon un peu mécanique.
Ici au contraire, Mozart dévoile sa fragilité et son sentiment de solitude, qui ont sans doute été avivés par son génie et son succès (on le louait pour sa brillance, mais pas pour ce qu’il y avait de plus douloureusement secret en lui). Avec cet adagio, c’est comme s’il confiait humblement que toute l’admiration du monde ne pourrait pas suffire à l’apaiser, et qu’il avait surtout besoin de tendresse et de compréhension. Et c’est sublime.