Archive est un groupe anglais dont le son oscille, selon les albums, entre trip-hop, musique électronique et rock progressif à la Pink Floyd – ici on est un peu à la jonction des trois.
Cette chanson parle de rupture amoureuse, de ce qui se passe quand on est dévasté, cloué au sol, avec l’impression qu’on ne s’en relèvera jamais, en tous cas qu’on n’en est pas sûr et que même si on y arrive, ça va prendre beaucoup de temps.
Je me souviens avoir lu quelque part un commentaire d’un fan qui racontait un souvenir de concert à peu près de la façon suivante: « Quand ils ont joué cette chanson, j’ai passé les quinze minutes à regarder mes chaussures, et au moment de relever la tête à la fin, j’ai vu que le type à côté avait fait pareil. On s’est regardés et on s’est compris tout de suite » .
C’est la magie de la musique: relier des gens qui ne se connaissent pas grâce au partage d’émotions, les plus douces comme les plus douloureuses – ces émotions qui font que dans le fond, nous nous ressemblons tous (« You all look the same to me » , c’est le titre de l’album).
Cette chanson est longue, peut-être même trop longue (la portion à partir de 10’35 est superflue à mon avis), mais quelle puissance d’évocation!
J’apprécie particulièrement le passage qui démarre à 2’09, avec un harmonica plaintif et torturé, et plus encore celui qui démarre à 4’40, typiquement trip-hop, avec une note tenue au synthé autour de laquelle vient s’enrouler le thème, ce qui donne l’impression d’être littéralement bercé et enveloppé par la musique.
« You’re tearing me apart
crushing me inside
You used to lift me up
Now you get me down
You’re killing me again
Am I still in your head ?
You used to light me up
Now you shove me down »