J’en connais au moins un qui va penser « Ah, enfin U2! »
Pour ma part je ne suis pas un fan enthousiaste du groupe, mais comme tous les gens de ma génération, mon adolescence a été électrisée par les chansons héroïques que tout le monde connaît (« Pride » , « Sunday bloody sunday » , « New year’s day »…)
De U2, j’ai cependant une très nette préférence pour les balades dépouillées, écrites pour l’intimité d’une chambre, d’un club ou d’une chapelle plutôt que pour l’exubérance d’une foule agglutinée dans un stade. Comme dans ce tube planétaire par exemple, ce gospel rock où Bono exprime son intense spiritualité (d’où la référence à la chapelle), sa quête éperdue et inlassable d’amour et de paix, sa gratitude pour le créateur auquel il croit et pour le monde qu’il lui a été donné d’arpenter.
Bono sait qu’il passera sa vie à chercher, dans les montagnes les plus hautes, dans les murs des cités, sur les lèvres au goût de miel… Il se doute qu’il ne trouvera sans doute jamais la réponse à ses questions et que sa quête n’aura pas de fin, mais il cherche quand même, animé par un désir brûlant. Tant qu’elle reste une aventure personnelle et qu’elle ne se transforme pas en dogmatisme et en prosélytisme pénible, je trouve très émouvante cette obstination farouche et enflammée.
« I have spoke with the tongue of angels
I have held the hand of a devil
It was warm in the night
I was cold as a stone
But I still haven’t found what I’m looking for »