Michael Kiwanuka dit avoir été influencé par Dylan, Radiohead ou Nirvana, mais sur ce long et ambitieux morceau, ce qui me vient en tête c’est plutôt le Pink Floyd de « Shine on you crazy diamond » (pour l’intro), et Otis Redding ou Ben Harper (pour la suite et le chant).
« Cold little heart » commence par une longue introduction faite de nappes de synthé étirées et planantes, qui ressemblent à des cordes en train de frissonner, et sur lesquelles viennent se poser, à de longs intervalles, un accord au piano, un léger cri un peu plaintif (« Heart… ») , quelques notes d’une guitare dont le son évoque forcément David Gilmour… Tout cela installe une atmosphère de tension, très « rock progressif » , et après un peu plus de deux minutes on décolle, la chanson s’enrichissant alors de tonalités très diverses (blues, soul, rock…)
L’ensemble donne un morceau rythmé, scandé par les battements de main d’un gospel, et en même temps introspectif, mélancolique et douloureux. Les guitare sont très présentes (l’une propose des bends un peu torturés tandis que l’autre adoucit l’atmosphère par un son cristallin). La voix éraillée chante un texte qui ressemble à un appel de détresse. Elle est délicatement enveloppée par des choeurs aériens et par ces nappes de synthé qui reviennent de ci de là.
Michael Kiwanuka illustre ici ce que le melting pot musical peut faire de meilleur: un morceau inspiré et envoûtant.
« Bleeding, I’m bleeding!
My cold little heart
Oh I, I can’t stand myself »