Un bijou de chanson, tranchante comme un scalpel et délicate comme une caresse.
Salement amoché par la vie, Daniel Darc n’en est pas pour autant devenu aigri, bien au contraire. Dans cette splendide chanson, la première d’un album qui ne l’est pas moins (« Crèvecoeur ») , et dont le titre claque à lui seul comme un genre de manifeste, son extrême sensibilité d’écorché vif éclate au grand jour, sans la moindre hargne ni violence: cet album est une succession de chansons désabusées, qui font le constat qu’aimer est bien difficile, mais qu’il n’y a rien de mieux.
« Il est dangereux de se pencher au dedans » , et de fait ça transperce littéralement le coeur… mais c’est tellement beau.
La musicalité du refrain qui démarre à 1’03, d’abord joué en instrumental, évoquant une cloche légère, puis chanté d’une voix hésitante, c’est vraiment magnifique.
« La pluie qui tombe se calme un peu
La nuit approche et je m’en veux
de n’avoir pas lu dans tes yeux
Celui qui sait est malheureux »
« Les regrets ça va droit au coeur,
et ça y reste jusqu’à ce qu’on meure »