Sufjan Stevens est un artiste impulsif et entier, qui suit ses élans jusqu’à la dinguerie (j’y reviendrai en présentant prochainement une autre de ses chansons). Quand il ressent profondément quelque chose, quand il y croit, il y va à fond, avec tout son coeur.
C’est aussi un artiste intensément émotif et à fleur de peau, et c’est ce que j’aime le plus chez lui (sans doute parce que je me reconnais tellement dans ce tempérament…). Il faut dire qu’il a été meurtri par le départ de sa mère, dépressive et droguée, qui avait quitté le domicile familial alors qu’il était encore très jeune. Comme il l’a dit lui-même dans une interview: « Depuis tout petit, j’écris l’amour et la perte » .
Alors qui de mieux que lui, sa voix, ses mélodies et ses arpèges lumineux pour mettre en musique un film qui décrit une histoire d’amour impossible ? De fait, « Mystery of love » est une merveille de douceur et de délicatesse. Un bijou de folk aérienne et sensuelle, auquel la mandoline et les notes de carillon confèrent un charme fou.
Il y a une raison plus personnelle qui fait que cette chanson me touche plus particulièrement. Il y a un ou deux ans, alors qu’Aurore me faisait écouter quelques morceaux qu’elle avait récemment découverts, j’ai tout de suite été intrigué par une voix et je lui ai demandé: « Ce serait pas Sufjan Stevens ? » C’était lui en effet, et c’était cette chanson. Partager des plaisirs et des émotions avec mes enfants est le grand bonheur de ma vie, alors je suis reconnaissant à Sufjan Stevens d’avoir réussi à nous émouvoir autant l’un que l’autre, ma fille chérie et moi.
« Oh, oh woe-oh-woah is me
The first time that you touched me
Oh, will wonders ever cease ?
Blessed be the mystery of love »