Laurent Voulzy – « Une fille d’avril »

Après une série d’artistes et de morceaux plus ou moins torturés (et d’ailleurs plutôt plus que moins), aujourd’hui je partage une chanson radieuse, illuminée par l’amour et par le plaisir de profiter des beautés et des douceurs de la vie. Après l’absinthe, le miel (clin d’oeil à Lucrèce).

Le duo Souchon / Voulzy est plus connu pour les chansons chantées par Alain que par Laurent, mais quoi qu’il en soit il a produit quantité de tubes qui, très souvent, sont en même temps de magnifiques pépites.

J’adore ces deux personnes, leur sensibilité, leur côté un peu lunatique, leur élégance nonchalante. Souchon est plus mélancolique et tourmenté, Voulzy est plus solaire et serein. Alain écrit des textes sautillants et poétiques, qui émeuvent et parfois percutent, Laurent compose des mélodies charmantes et subtiles, qui s’immiscent dans la mémoire pour ne plus en sortir. La complémentarité entre ces deux hommes, aussi complices dans le travail qu’amis dans la vie, est l’une des belles histoires de la chanson française. Je donnerais vraiment beaucoup pour faire partie du cercle de leurs amis intimes.

Parmi leurs compositions chantées par Voulzy, j’aime particulièrement cette chanson, parce qu’elle est une déclaration d’amour aux femmes, sensuelle, fiévreuse, tremblante et respectueuse.

Qu’elles soient habillées ou dévêtues, qu’elles soient audacieuses ou timides, qu’elles se blottissent dans un plaid devant un bon feu, qu’elles profitent du chaud soleil de juin dans une petite robe à fleurs ou qu’elles s’allongent sur le sable d’août dans un maillot de bain sexy, les femmes mettent de la lumière et de la beauté dans ma vie, nous dit Laurent Voulzy. C’est peut-être une vision très genrée, j’en conviens. Mais elle me plaît. J’aime la beauté, la délicatesse, la fierté et le courage des femmes.

À toutes les filles qui me lisent (pas seulement celles d’avril), je souhaite un beau printemps, avec du bonheur et de la légèreté.

« C’est une fille d’Avril, pauvre de moi

Une fille difficile, elle ne veut pas

découvrir d’un fil tout ce qu’elle a,

ni son cœur, ni son corps, c’est comme ça. »

[J’ai rarement entendu quelqu’un parler d’amitié de façon aussi émouvante qu’Alain Souchon dans cet extrait de podcast: « On part tous les deux faire des parenthèses. (…) On loue une maison, et puis on travaille, on a une vie qui nous est habituelle, maintenant, une vie amicale et fraternelle, où on est gentils l’un avec l’autre, on s’aime bien… On aime bien être ensemble, on parle de la vie, on parle de nos femmes… de tas de choses… Comme peuvent parler deux bons copains, quoi: la vie, la mort, la coiffure, vous voyez… À partir de 5 heures du soir on travaille, jusque vers 3 heures du matin. Il se met à ses instruments, il a des synthétiseurs, un ordinateur, des guitares… Il me suggère des choses, il me dit «Regarde, qu’est-ce que tu penses de ça ?» Et moi je lui dis «Si on disait ça ?», et ainsi de suite… Faut être très patient l’un avec l’autre, parce qu’il est très lent, moi aussi. C’est une parenthèse dans nos vies. Moi je suis plutôt un garçon impatient… pas très heureux, pas très content de rien… et puis avec lui je suis bien, je suis patient, je suis… ça me va d’être avec lui, pour travailler comme ça. Parce qu’il y a des résultats qui ont meublé notre vie, qui nous ont enrichis, je suis content de les avoir faits. C’est grâce à Laurent, à l’enthousiasme d’être à deux. Ça a fait ma vie, je n’existe que comme ça, que parce que j’ai fait des chansons. »

Tout ça prononcé avec la voix un peu désinvolte de Souchon, comme s’il prenait garde à ne pas trop dévoiler à quel point ce qu’il est en train de dire est important pour lui. Splendide.]

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