Je n’ai jamais été un grand fan du king of pop.
Michael Jackson, l’homme, m’a toujours fait de la peine: fracassé par son dictateur de père, jeté durant sa prime enfance dans l’arène du show-biz qui l’a broyé méthodiquement, exploité comme une bête de foire ou une poule aux œufs d’or, empêché de grandir librement… C’est un jeune homme qui ne s’aimait pas (il n’y a qu’à voir sa frénésie de chirurgie esthétique qui l’a laissé totalement défiguré, lui qui était pourtant si beau), qui avait peur de tout (autant de vivre que de mourir), et dont la vie affective a été misérable.
Musicalement, le disco et la soul de ses jeunes années ne m’ont jamais fait beaucoup vibrer, et la quasi-totalité de ce qu’il a chanté à partir de l’album « Bad » est pour moi pas très loin de l’insupportable.
Mais entre les deux, il y a « Thriller » . Difficile de passer à côté, car ça a été un tel ouragan! Un album vendu à 66 millions d’exemplaires dans le monde, des clips très novateurs qui s’apparentaient à de vrais court-métrages (notamment celui de la chanson « Thriller » ) , le moonwalk que tous les enfants s’essayaient dans les cours d’école…
Je me souviens très exactement du moment où j’ai entendu « Billie Jean » pour la première fois. C’était à l’occasion d’une soirée dansante à la salle communale du village où j’ai grandi. J’avais treize ans, et à l’époque je n’avais jamais entendu aucune chanson de Michael Jackson. Quand celle-ci est passée, j’ai vu quelques plus grands que moi se trémousser immédiatement, et je leur ai demandé qui c’était.
Je crois que j’ai tout de suite senti qu’il y avait dans ce morceau quelque chose d’extrêmement puissant (sinon cet instant ne m’aurait sans doute pas marqué autant).
L’introduction est fantastique, avec une mesure pour cette rythmique à la batterie si particulière, quatre mesures pour exposer cette ligne de basse qui fait vibrer le corps de la tête aux pieds, deux mesures pour ajouter ces petits coups de synthé, et c’est parti. Cette chanson a un groove monstrueux, et pour moi c’est à peu près impossible de ne pas avoir envie de danser en l’écoutant.
Ça tombe bien, c’est samedi soir 🙂
« Billie Jean is not my lover
She’s just a girl who claims that I am the one »