Aujourd’hui, ma fille Aurore fête ses 18 ans, et pour ma playlist quotidienne, c’est bien sûr impossible de faire autrement que de partager une chanson qui me relie à elle, indéfectiblement.
Lorsque mon ami Elric attendait son premier bébé, un peu après la naissance d’Aurore, j’ai eu envie de lui offrir un CD gravé de chansons dédiées à un enfant, et je me suis aperçu qu’il n’y en avait pas tant que ça – en tous cas guère que je trouvais vraiment très belles.

À l’occasion, j’ai découvert cette chanson de Zazie, et j’ai tout de suite été extrêmement touché, car elle me rappelait parfaitement ce que je ressentais depuis qu’Aurore est née – l’impression d’avoir moi aussi trouvé, une deuxième fois, « de l’or tout à l’intérieur » .
J’éprouvais notamment cette impression lorsque je la regardais s’endormir dans mes bras (Aurore, c’est le prénom de la Belle au bois dormant 😉). Toujours, je ressentais un immense sentiment de responsabilité et de plénitude. Parfois, je chantonnais « Aurore, mon trésor, tu es la plus jolie / Aurore, ma chérie, c’est toi que j’aime le plus fort » , sur l’air de « Do l’enfant do » . Et très souvent, je pensais quelque chose qui ressemblait à peu près à ceci: je ne sais pas si je serai à la hauteur pour l’aider à grandir heureuse, mais je ferai tout pour, et du moment que j’y arrive à peu près, peu importe le reste, je pourrai me dire que j’ai réussi l’essentiel.
Dix-huit ans plus tard, je suis toujours particulièrement ému quand je regarde Aurore dans son sommeil, fragile et paisible. Ou bien quand je la vois déclencher son sourire éclatant. Ou bien… Tout le temps, en fait.
En ce jour d’anniversaire, le plus marquant de sa vie, je n’ai pas envie de rédiger une longue présentation de chanson, mais simplement de dire qu’il n’y a peut-être qu’une seule chose dont je sois absolument sûr, croix de bois croix de fer: rien n’est à la hauteur de l’amour que je porte à mes enfants.
« Dors, ma rage, ma douleur,
dors, de moi je n’ai plus peur,
j’ai goûté le bonheur
en Lola majeure.
Dors, et va-t’en voir ailleurs
à d’autres raconter mes malheurs,
tu n’es plus à la hauteur
de Lola majeure
Dès lors, je peux bien te laisser
dehors, puisqu’au fond j’ai trouvé
de l’or tout à l’intérieur
en Lola majeure »