
J’ai découvert cette chanson car elle était l’une des principales musiques d’ambiance d’un jeu de vidéo de surf auquel j’ai beaucoup joué il y a une quinzaine d’années (SSX 3) – le résultat est que c’est sans doute l’une des chansons que j’ai le plus écoutées de ma vie, bien involontairement, mais avec énormément de plaisir.
Aujourd’hui encore, il me suffit d’entendre les premières notes à la guitare électrique pour avoir instantanément l’impression d’être en train de dévaler des pentes à une vitesse vertigineuse, en multipliant les acrobaties 😉 C’est une chanson pour skier à tombeau ouvert, dans un monde virtuel, certes, mais avec excitation quand même. Du coup plutôt que le clip (que je mets dans les commentaires), j’ai choisi de partager une vidéo piochée sur YouTube et dans laquelle on trouve un exemple de l’expérience que ça peut être de jouer à SSX en écoutant « The bitter end » .
La chanson parle d’un couple qui, après avoir essayé de se réparer, en vient à conclure qu’il est temps de se séparer, chacun se promettant de garder en soi un peu du bonheur disparu. Elle prend place sur un album qui est tout entier construit sur le thème du bilan du passé, des fantômes que l’on essaye d’exorciser lorsqu’ils deviennent trop encombrants: « Je contemple ma vie émotionnelle de la dernière décennie et j’essaie de la comprendre » , a commenté Brian Molko.
Comme j’écoutais cette chanson manette en main, je n’ai jamais prêté attention à tout ça. Mais à force de l’avoir entendue, la formule « See you at the bitter end » est quand même inscrite dans ma mémoire, et elle a fini par prendre un sens particulier pour moi, qui porte plus sur l’avenir que sur le passé.
Quels que soient les chemins qu’empruntent les skieurs, qu’ils se pressent ou qu’ils prennent leur temps, qu’ils enchaînent des sauts vertigineux ou qu’ils préfèrent un prudent slalom, qu’ils multiplient les gadins monstrueux ou qu’ils restent debout tout au long, ils se retrouvent en bas de la même piste à la fin de leur descente, avec dans la bouche un goût d’amertume si c’est la dernière de la semaine.
De la même façon, personne ne sait où et comment va se passer le reste de nos vies, le tour qu’elles vont prendre, auprès de qui et dans quels bras elles vont se prolonger, mais il y a une chose de sûre: au bout du bout, on se rejoindra toutes et tous dans le même néant. Alors essayons que cette fin ne paraisse pas trop amère, et pour cela sortons autant que possible de la zone de confort où nous sommes si anesthésiés, afin que la descente soit belle et excitante.
« We’re feeling so anesthetized
in our comfort zone »