Un quart de seconde suffit aux as du blind test (pas vrai Isa ?) pour reconnaître cette chanson, que j’écoute toujours avec plaisir pour plein de raisons.
Par ordre croissant: parce qu’elle me rajeunit (j’avais onze ans quand elle est sortie en 1981); pour son rythme pop sautillant; pour son riff de synthé délicieux; et surtout, surtout, pour la voix si caractéristique de Kim Carnes, paraît-il forgée dans les clubs enfumés et par la consommation de vin, et qui est autant éraillée que sensuelle – j’adore la façon so sexy dont elle allonge les « s » de « Bette Davis eyesssss » .
Ce que je ne savais pas avant de préparer ce texte, c’est qu’il s’agit en fait d’une reprise: la chanson avait été créée six ans plus tôt par une chanteuse qui m’est totalement inconnue, Jackie DeShannon. J’ai écouté cette version, qui sonne comme du Fleewood Mac jazzy, et que j’ai trouvée assez quelconque. Entre l’original et le tube planétaire qu’est devenue la copie de Kim Carnes, pour moi il n’y a vraiment pas photo: la version de Kim Carnes est une vraie tuerie, elle me chope implacablement entre quatre yeux.
À propos de la femme dont parle cette chanson, on ne sait quasiment rien, mais juste assez pour la rendre terriblement mystérieuse et séduisante. On devine qu’elle sait ce qu’elle veut, qu’elle fait ce qu’il faut pour l’obtenir, et qu’elle n’a pas froid aux yeux… qu’elle a magnifiques, comme de bien entendu. Cette femme fatale, audacieuse et charismatique, a le pouvoir de réveiller ou d’allumer n’importe qui d’un seul regard.
« Elle te connaît » , chante Kim Carnes (« She knows you » ) , et elle te tient à l’oeil, alors un conseil: sois à la hauteur!
« And she’ll tease you, she’ll unease you
All the better just to please you »