Sting – « Fragile »

Il y a un an tout juste, j’avais partagé sur FB une émouvante citation de Brené Brown, tirée d’un livre intitulé Le pouvoir de la vulnérabilité: « La vulnérabilité est le cœur de toutes les émotions et sentiments. Ressentir, c’est être vulnérable. Penser que la vulnérabilité est une faiblesse, c’est croire que ressentir est une faiblesse. Renfermer notre vie émotionnelle par peur que le prix sera trop élevé, c’est s’éloigner de cette chose exacte qui donne du sens à nos vies » .

Ce matin j’ai vu ce post ressurgir sur FB dans la catégorie des souvenirs, et ça m’a donné envie de mettre en avant cette chanson, « Fragile » .

J’ai beaucoup écouté le premier album solo de Sting (« Nothing like the sun » ) lorsque j’avais 17-18 ans. J’étais notamment très touché par le jazzy « Be still my beating heart » , par le discret « Secret marriage » (« No flowers on the altar / No white veil in your hair / No maiden dress to alter / No Bible oath to swear / The secret marriage vow is never spoken / The secret marriage never can be broken » )…

Quant à « Fragile » , c’était alors l’une de mes chansons fétiches, l’une de celles qui me faisait le plus de bien, moi qui étais par ailleurs si attiré par la noirceur de Cure, par exemple. Écouter cette voix calme chanter pour « all those born beneath an angry star » , en s’appuyant sur ces légers arpèges de guitare, me donnait l’impression d’être écouté, accueilli, compris, et j’en avais tellement besoin.

Voilà au moins un point sur lequel je ne renie pas mon adolescence. Bien au contraire, j’ai l’impression qu’il m’a fallu trente ans pour prendre toute la mesure du soulagement que peut apporter l’acceptation de notre commune fragilité.

Porter sans cesse une armure pour empêcher les autres de remarquer notre vulnérabilité, c’est s’agrafer un fardeau sur les épaules, et c’est se couper de soi-même et de celles et ceux que nous rencontrons – y compris, et c’est le plus tragique, de celles et ceux que nous aimons le plus.

Détacher cette armure, c’est difficile et douloureux, mais on peut alors avoir l’heureuse surprise de voir naître et se déployer autour de soi des regards de soutien et de compréhension, des sourires, de la reconnaissance, de la chaleur humaine – tout ce sans quoi la vie ne serait tout simplement pas vivable, en tous cas pas pour moi.

« On and on the rain will fall

like tears from a star, like tears from a star

On and on the rain will say

how fragile we are, how fragile we are »

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