Bonnie « prince » Billy est l’un des noms de scène de Will Oldham, un musicien et acteur américain originaire du Kentucky.
J’ai découvert cet artiste via un album d’une noirceur peu commune, « I see a darkness » (1999), dont la pochette expose une tête de mort lugubre dessinée de façon spectrale.
Après une dizaine d’années passées à multiplier les collaborations avec d’autres artistes et à publier des reprises, Bonnie « prince » Billy est revenu en 2010 avec un nouvel album que les Inrocks ont à l’époque jugé « grandiose » , « The Wonder Show of the World » . Entre temps il n’est pas devenu ce qu’il est convenu d’appeler un joyeux drille (on reste assez loin de « Tourner les serviettes », de « Big bisou » ou de « Tata Yoyo »), mais la tonalité est quand même beaucoup plus apaisée et sereine. C’est de la musique que l’on croirait enregistrée sous la pergola, au cours d’un début de soirée paisible, avec des amis, entre l’apéro et les tapas.
« Someone coming through » est une splendide chanson dont le texte, assez mystérieux (sauf si on veut y voir une métaphore religieuse), parle de quelqu’un qui arrive et qui nous appelle d’une voix claire, en nous demandant de le suivre et d’entrer enfin dans la vraie vie (« His mind is very clear and he calls us. / It is now for us to do everything he tells us to do, / now (that) we have lives » ).
Musicalement, c’est plus-dépouillé-tu-meurs: une guitare sèche qui pose des arpèges répétitifs et là encore d’une lenteur indolente, une voix un peu plaintive, des choeurs célestes qui s’envolent merveilleusement à 0’54… Est-ce de la folk, est-ce de la « country planante » ? Peu importe, c’est magnifique.
« Clear the way!
There is someone coming through! »