Encore une madeleine de Proust pour moi ce soir, à l’occasion de la rentrée scolaire.
Entre la seconde et la terminale, le car qui m’amenait au lycée nous déposait vers 7h30, et j’avais une petite demi-heure à tirer avant le début des cours. Quand nous étions plusieurs à attendre, cette demi-heure se passait souvent dans un bar un peu branchouille appelé le Marathon, où il y avait quelques jeux vidéo, un baby-foot et un juke-box. Ce single de Simple minds venait de sortir et il plaisait à pas mal d’entre nous, alors nous l’avons beaucoup écouté, en chantant très fort les « la la la laaa » finaux, qui nous donnaient du courage avant de rejoindre le bahut.
Aujourd’hui, je ne peux pas entendre cette chanson sans penser au Marathon, aux roulettes, aux gamelles, aux pissettes, et au bruit sec de la balle en liège frappant les cages en acier avant de s’enfoncer dans les entrailles du baby-foot.
Pour la petite histoire, « Don’t you (forget about me) » n’a pas été composée par Simple Minds. La chanson a été créée par Keith Forsey pour le film « The Breakfast club » , puis elle a été proposée à Brian Ferry, qui l’a refusée. Après avoir hésité, les Simple Minds ont accepté de l’interpréter, sans grande conviction… et ils n’ont pas eu à le regretter, puisque c’est devenu le titre le plus connu du groupe, en tous cas son plus grand tube.
Parfois le succès public ne tient à pas grand-chose.
« Won’t you come see about me ? »