Vers treize ans, on m’a offert un petit magnétophone de marque Crown, et j’ai commencé à enregistrer des cassettes audio (on n’écrivait pas encore K7), à partir de vinyles prêtés par des copains (AC/DC, Renaud, Téléphone, Police…), empruntés à la bibliothèque ou piochés dans la discothèque de mes parents (Pink Floyd).
Très vite, je me suis mis aussi à capter des morceaux à la radio et à recopier les enregistrements qui n’étaient pas trop pollués par les pubs, les jingles ou les lancements des animateurs (combien de fois je les ai maudits ceux-là, et jusqu’à la septième génération au moins!), pour composer mes propres compilations, que j’appelais « Spécial boum » (défense de rigoler, pliiize).
Sur ces cassettes, on trouvait donc la variété internationale de l’époque, avec des chansons que je trouve encore aujourd’hui très bonnes (« Happy children » de P Lion, « Wouldn’t it be good » de Nick Kershaw, « Precious little diamonds » de Fox the fox, « Smalltown boy » de Bronski Beat…), mais aussi des palanquées de morceaux on va dire plus « dispensables » (« Comanchero » de Moon Ray, « Tarzan boy » de Baltimora, « Self control » de Laura Branigan, « Take me up » de Scotch…), et quelques chansons des bombasses du moment (dont bien sûr l’inénarrable « Boys boys boys » de Sabrina).
Bon, c’est toute une époque.
« Just an illusion » fait partie des titres de cette période qui, pour moi, n’ont pas pris de rides et tiennent encore très bien la route.
En 1982, à la sortie de l’album « In the heat of the night » , Imagination était l’un des groupes phares de la scène funk et post-disco. Si le king of pop n’avait pas sorti « Thriller » au même moment, peut-être ce disque serait-il un classique incontournable pour bien plus de gens.
En tous cas sur « Just an illusion » , il y a tout pour donner envie de danser: des lignes mélodiques entraînantes chantées et jouées aux synthés, des battements de mains joyeux, une ligne de basse électronique qui pétarade, des choeurs qui claquent des « Could it be that ? » ou qui sussurent des « Hou houuuu » enveloppants… Tout cela mélangé au shaker, ça donne un morceau léger, irrésistiblement sexy et dansant.
« Is it building magic in the air ? » Je crois, oui. Profitons-en.
« Searching for a destiny that’s mine
There’s another place, another time
Touching many hearts along the way, yeah
Hoping that I’ll never have to say
«It’s just an illusion» »