Claudio Monteverdi – « Les madrigaux » – Livre VIII, « Lamento della ninfa » (Concerto Italiano)

J’ai découvert Monteverdi il y a une dizaine d’années, et ça a été le point de départ d’un engouement pour la musique de la Renaissance et la musique baroque qui ne s’est jamais démenti, avec une prédilection particulière pour les madrigaux, ces polyphonies dans lesquels les voix sont les principaux instruments de musique (et parfois les seuls).

Issus de la musique populaire, les madrigaux sont destinés à raconter des histoires en donnant la parole à des personnages variés (le plus souvent entre trois et cinq, mais ce peut être plus), les voix pouvant aussi bien se répondre que s’entremêler, danser les unes avec les autres, les unes autour des autres.

Monteverdi a composé de très nombreux madrigaux, qui ont été rassemblés en neuf « livres » . Beaucoup mettent en musique des poèmes célèbres de différentes époques, par exemple ceux de Pétrarque.

Le livre VIII, le dernier publié du vivant de Monteverdi, est celui que je préfère. Un chef d’oeuvre de bout en bout, éblouissant de musicalité et de sensibilité. Monteverdi intègre ici plusieurs instruments de musique (notamment la basse continue), si bien qu’il est à mi-chemin entre le madrigal originel et l’opéra.

Le titre de ce livre VIII (« Madrigaux guerriers et amoureux » ) en dit bien le thème: cela parle de conquêtes amoureuses, de séduction, de pudeur, de coeurs qui s’illuminent et se déchirent, d’enflammades et de lamentations. Chaque madrigal est un conte amoureux où hommes et femmes se cherchent et s’affrontent sur un champ de bataille délicieux mais dangereux, dangereux mais délicieux. Le feu qui brûle mais qui apaise, qui apaise mais qui brûle.

Et tout cela est écrit et chanté avec une ampleur, une passion, une grâce réellement flamboyantes, notamment dans cette superbe interprétation du Concerto Italiano, dirigé par Rinaldo Alessandrini.

C’est tellement beau que j’ai eu un mal fou à choisir UN madrigal à partager. Aujourd’hui c’est celui-ci (sur un texte du poète Ottavio Rinuccini), hier ou demain j’en aurais peut-être privilégié un autre… comme l’aurait peut-être fait la « Vénus vagabonde » de Lucrèce ?

J’aime follement cette musique.

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