« Réchauffement climatique : la technologie suffira-t-elle à régler le problème ? »

Il est rare que l’on trouve dans les médias de masse (dans la presse d’information générale) une critique aussi détaillée et argumentée du techno-solutionnisme appliqué à la crise climatique. Ce choix de « l’optimisme technologique » est ici clairement présenté comme « risqué et peu efficace », avec des arguments solides et des extraits percutants d’interviews.

– « La technologie ne résoudra pas le changement climatique parce qu’elle ne peut pas être déployée à l’échelle suffisante dans les temps » (Julian Allwood). Pour ce chercheur en ingénierie à l’université de Cambridge), le discours techno-optimiste est aussi irresponsable que celui « d’un médecin qui conseillerait à un alcoolique de continuer à boire, parce que le gouvernement développe une technologie pour réparer le foie ». « Cela fait longtemps que je m’inquiète du techno-optimisme. Il bloque toute action sérieuse d’atténuation du réchauffement climatique. »

Jean-Marc Jancovici, membre du Haut Conseil pour le climat: « Le discours sur la négation du problème, le climatoscepticisme, a quasiment disparu de la sphère médiatique, mais le déni a basculé vers une excessive facilité à régler le problème par la seule technique. »

Quelques fantasmes technophiles sont habillés pour l’hiver, notamment la capture de CO2: « Si nous voulions reprendre dans l’air la totalité de nos émissions de CO2, il faudrait y consacrer toute la production d’électricité mondiale et que celle-ci soit décarbonée » (Jean-Marc Jancovici). Le journaliste Thomas Baïetto conclut que « cette technologie, embryonnaire et coûteuse, est donc trop énergivore pour être généralisée. »

L’effet rebond est clairement présenté par Philippe Bihouix: « Dans l’aérien, la mise au point de turboréacteurs plus performants et moins consommateurs a entraîné une baisse des prix, a permis le développement de l’aviation low cost et un déploiement phénoménal de ce mode de transport ». Idem pour le covoiturage longue distance ou la 5G.

>> Au final, « se réfugier dans le techno-solutionnisme est une manière paresseuse de se rassurer en disant : «Les ingénieurs vont résoudre le problème.» »

En réalité, que ça nous plaise ou non, il n’y a pas 36 solutions crédibles, et en tous cas il n’y en a qu’une qui soit réellement et à coup sûr crédible: la réduction massive de l’empreinte carbone de l’Humanité (et plus largement de son empreinte écologique), donc en premier lieu des pays riches dont nous faisons partie.
Concrètement cela veut dire la décroissance à fond les ballons (moins d’objets fabriqués et consommés, moins de kilomètres parcourus, moins de viande mangée, des fermes moins grandes et qui ne consomment que des fertilisants locaux, etc.), et le développement des « low tech ».

C’est à peu près l’inverse de ce que proposent la quasi-totalité des candidats (soi-disant) « sérieux » à l’élection présidentielle…

L’article de France-Info, « Réchauffement climatique : la technologie suffira-t-elle à régler le problème ? »

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