Septième opus de U2, « Achtung baby » est mon préféré, avec une prédilection pour les très endiablées « The fly » et « Mysterious ways », pour la balade désolée qu’est « One » (inspirée par le divorce de The Edge, et qui me serre le coeur à chaque fois que j’entends « Did I disappoint you?« ), et pour « Love is blindness », qui clôture le disque.
Selon Bono lui-même, ce morceau aborde la « petite mort », cette impression de désarroi qui peut saisir après l’amour. Les paroles sont assez sombres car elles évoquent ce qui, au sein d’un couple, empêche à jamais d’être totalement uni l’un à l’autre, confiant l’un avec l’autre: les souvenirs des petites blessures ou des grandes trahisons que l’on s’est mutuellement infligées, et qui font qu’un ressort est cassé, peut-être irrémédiablement. Il y a des couples qui arrivent à se débrouiller avec tout ça, et à surmonter ces moments de flottement ou de conflit. Je crois qu’ils sont bienheureux, en tous cas je les envie.
La chanson apparaît brièvement dans la bande originale d’un film que j’ai beaucoup aimé à la fin des années 90, mais malgré plusieurs recherches sur le net, je n’arrive plus à retrouver lequel. Je me souviens juste qu’à ce moment-là, un personnage féminin sort de chez elle et déambule en pleine nuit, dans une ville illuminée de néons où elle se sent soudain très seule. Un moment j’étais persuadé que c’était dans « La vie rêvée des anges » d’Erick Zonca, mais apparemment non. Peut-être un film de Laetitia Masson, mais malheureusement les DVD n’ont pas été édités. Je retomberai peut-être dessus un jour – à moins que quelqu’un s’en souvienne?
« Won’t you wrap the night
around me? »