Joy division – « Love will tear us apart »

En 1980, en pleine vague new wave, le groupe anglais Joy division sort ce titre qui va devenir non seulement son single le plus connu, mais l’un des hymnes de ce courant musical (bien que le groupe soit plutôt ancré dans le mouvement post-punk).

À la sortie du titre, l’ancien chanteur du groupe Ian Curtis, vient de se suicider, à l’âge de 23 ans seulement, en se pendant dans sa cuisine. Le texte permet de comprendre pourquoi il en est arrivé là: de sa voix « mortifère » ou « sépulcrale » (comme on la décrivait alors), Ian Curtis y chante la lente désagrégation de son couple et le marasme dépressif dans lequel il est plongé. Le titre de la chanson peut se traduire de deux façons: « l’amour nous détachera » (l’un de l’autre), ou bien « l’amour nous déchirera » , littéralement. Malheureusement pour Ian Curtis, c’est la deuxième interprétation qui l’a vaincu. Sa veuve a fait inscrire le titre de la chanson comme épitaphe sur sa tombe, ce qui lui fait une belle jambe…

Musicalement, au contraire, « Love will tear us apart » est un morceau extrêmement entraînant, avec une ligne de synthé qui sautille sur un rythme trépidant, et une guitare qui semble pousser le groupe au cul pour qu’il accélère sans cesse. Danser dessus sans un peu d’entraînement, c’est courir le risque de finir hors d’haleine, vautré comme une baleine sur un canapé.

Comme chez les Smiths par exemple, le contraste est spectaculaire entre la dureté des paroles et l’entrain de la musique. C’est sans doute ce qui a profondément marqué à l’époque, et aussi sur la durée: en 2010, cette chanson a été classée quatrième meilleure chanson britannique de tous les temps par la radio anglaise XFM.

Si « Love will tear us apart » est aujourd’hui considéré comme l’un des sommets de la new wave, il est aussi très proche du punk, surtout si on pense à cette formule du bassiste Peter Hook à propos du son de cette chanson: « C’était brut, sale, arty… C’était nous tout craché. Il ne nous est jamais venu à l’esprit que ça puisse gêner quelqu’un, et si c’était le cas, c’était son problème » . Beaucoup de fierté, beaucoup d’insolence, cela aide parfois à vivre la tête haute, mais le destin tragique de Ian Curtis atteste que ça ne suffit pas toujours…

« And we’re changing our ways, taking different roads

Love, love will tear us apart again »

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