PJ Harvey – « Sheela na gig »

La patronne du rock indé a produit à ce jour douze albums, dont je trouve certains magnifiques (notamment le très dépouillé « White chalk », mon préféré et de loin), mais pour moi aucun n’a la saveur brute du premier, « Dry » (1992). Un album formidable, porté par une spontanéité impressionnante: à 23 ans seulement, PJ Harvey fonce tête baissée, fougueuse et rageuse, soutenue par un groupe dont la musique, nerveuse et sèche comme un coup de trique, installe une ambiance agressive, à l’image de l’insupportable frustration dont elle essaye de se défaire.

Cette spontanéité doit beaucoup au fait que selon PJ, « Aucune des paroles de Dry n’était censée être entendue par qui que ce soit. J’avais besoin de me parler, c’est tout« . Il n’y a donc ici aucune inhibition, aucune réserve, aucune pudeur.

Sur certains morceaux, comme celui que j’ai choisi ce soir, la spontanéité se fait particulièrement provocante (« Look at these, my child-bearing hips / Look at these, my ruby red ruby lips« ). Il faut dire que le titre de l’album annonce la couleur– ce qui est humide ici, ce n’est pas le crachin du Dorset natal de PJ…

Choisir aujourd’hui cette artiste, cet album et cette chanson, c’est une bonne façon, je trouve, de rendre hommage au désir de liberté des femmes, un jour de 8 mars.

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