Écrite en 1972 par Antonio Carlos Jobim, « Aguas de março » est une chanson qui raconte le cycle de la vie d’un homme, mais pas sous la forme d’un récit: c’est simplement une succession d’images qui sont énumérées pour évoquer les grands et les petits épisodes de cette vie.
En 1973, Georges Moustaki l’adapte sous le titre « Les eaux de mars », et la reprise de Stacey Kent en magnifie les images simples et émouvantes: « Un pas, une pierre, un chemin qui chemine » , « C’est un oiseau dans l’air, un oiseau qui se pose… »
Dans les deux cas, le titre fait référence à un phénomène qui peut arriver en fin d’hiver: de façon éphémère, un peu d’eau provenant de la fonte de glace piégée dans le sous-sol peut être libérée, ce qui forme des ruisseaux jaillissants.
Dans la nature, cela signe la fin de l’hiver et le retour des beaux jours, plus longs et plus doux, des arbres qui bourgeonnent puis qui verdissent, des oiseaux qui se remettent à chanter car le temps est venu pour eux de former un couple ou de marquer un territoire…
Pour nous autres humains, pour moi en tous cas, l’arrivée du printemps, c’est la promesse du retour de l’insouciance, des portes-fenêtres ouvertes toute la journée, des promenades en fin d’après-midi, des fraises et des cerises…
Le printemps est ma saison préférée. Quel soulagement et quel plaisir d’y entrer!
« C’est l’hiver qui s’efface, la fin d’une saison
C’est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond »