« Un oranger sur le sol irlandais, / on ne le verra jamais / Un jour de neige embaumé de lilas, / jamais on ne le verra » .
Vraiment? Au train (d’enfer) où la catastrophe écologique s’emballe, qui sait ce qu’on pourra voir dans quelques années? Je suis moi-même stupéfait, douloureusement stupéfait, de ce qui est en train de se passer, de cet anthropocène qui semble déjà se transformer en pyrocène.
Alors peut-être qu’un jour, dans la vraie vie, il faudra dire d’un oranger sur le sol irlandais « Et pourquoi pas? » , comme dans la poésie de Paul Éluard qui parle d’une fourmi de dix-huit mètres avec un chapeau sur la tête…
Mais bon, ce n’est pas pour écrire ça que je partage aujourd’hui « La ballade irlandaise » .
Il y a quelques jours, j’étais avec quelques amies au plan d’eau de Saint-Hilaire les Places, et après nous être baignés, Anne Clémentine a chanté cette chanson de sa voix sensible et douce, si ajustée à ce texte débordant de candeur et de délicatesse. Avec en plus les notes de son ukulélé délicat, le ciel léger et la fraîcheur du soir, c’était un moment un peu magique et hors du temps.
Comme le sont, je le sais pour l’avoir vécu, les moments où la maison que l’on partage avec la personne qu’on aime « bat comme un cœur plein de joie » , et pendant lesquels il n’y a pas de plus grand bonheur que de regarder cette personne dormir paisiblement.
Vivement que me revienne le temps de la ballade irlandaise.
« Qu’est-ce que ça peut faire?
Qu’est-ce que ça peut faire?
Tu dors auprès de moi,
près de la rivière
où notre chaumière
bat comme un cœur plein de joie
(…)
Tu dors auprès de moi
L’eau de la rivière
fleure la bruyère
et ton sommeil est à moi »