Je le dis et je le redis depuis des années, et c’est en train de se vérifier: dans très peu de temps, les formations de premier cycle de l’enseignement supérieur qui n’intégreront pas la dimension écologique de façon centrale et obligatoire seront ringardisées et déconsidérées par un nombre croissant d’étudiants (et notamment par les meilleurs, d’ailleurs le mouvement commence par les grandes écoles).
Je plaide donc, au sein de mon Université, l’Université de Lille, pour qu’elle s’engage fermement dans cette direction, dans la lignée du rapport Jouzel, et pour qu’elle devienne la première Université française à former 100% de ses étudiantes et ses étudiants aux enjeux de la crise écologique, dans un enseignement obligatoire et dispensé en présentiel durant la licence, dans l’intégralité de ses composantes.
C’est tout à fait possible, la demande des jeunes est de plus en plus forte, et nous avons dans toutes les composantes plusieurs personnes prêtes à prendre en charge un tel cours (un groupe de travail a d’ailleurs été constitué sur ce sujet).
Je donne un tel cours depuis plus de 15 ans, dans le master et la licence de science politique de l’Université: dans cette filière, nous sommes donc en avance!
Extraits de l’article:
« Une « explosion » des demandes dans l’enseignement supérieur. Les étudiants et étudiantes sont de plus en plus nombreux et nombreuses à se tourner vers les cursus liés à l’écologie, la transition énergétique et le développement durable.
« Aujourd’hui, 30% d’une promotion se spécialisent sur ces sujets » , assure Anne-Claire Pache, directrice stratégie et engagement sociétal de l’Essec. « Ça ne se limite plus à une petite minorité. »
Elle évoque ainsi une « montée en puissance » ces dernières années – notamment depuis le « Manifeste étudiant pour un réveil écologique » et les marches pour le climat – et l’apparition d’une génération d’étudiants, à la fois « conscients que ces compétences leur seront utiles » et soucieux de « mettre en adéquation leurs valeurs personnelles et leur vie professionnelle. »
Frédérique Vincent, directrice de l’enseignement et de l’international à l’Institut Mines-Télécom, en charge notamment de la transition écologique et de la transformation des enseignements, évoque ainsi une « pression » des étudiants. « Ils veulent que ces questions soient au cœur de leurs enseignements » , confie-t-elle à BFMTV.com.
Des thématiques qui font d’ailleurs partie des critères de sélection des étudiants dans leur orientation. Cette année, lors des entretiens à Télécom SudParis, la quasi totalité des candidats a demandé aux recruteurs quels étaient les propositions et les engagements de l’école sur la question. « On ne peut pas faire l’impasse sur ces sujets » , ajoute Frédérique Vincent. »
