Yes – « Owner of a lonely heart »

Dans les années 70, Yes était l’un des groupes phares du rock progressif, qui sortait de très longues chansons sinueuses et alambiquées.

Après deux ans de séparation, Yes revient en 1983 avec un album au son beaucoup plus carré, « 90125 », sur lequel figure « Owner of a lonely heart ». Un énorme tube, et même un véritable raz-de-marée, qui aidera l’album à se vendre à plus de 8 millions d’exemplaires.

Je me souviens bien que lorsqu’on a commencé à entendre ce titre à la radio, c’était pour moi un peu un OVNI, car ça ne ressemblait pas du tout à la musique que j’étais accoutumé à écouter, d’abord chez mes parents (pour l’essentiel de la chanson française rive gauche, et pour les besoins des préparations de cours de danse de ma mère, un peu de Pink Floyd, de Mike Olfield, de Alan Parsons project…), puis avec mes copains du collège (Renaud, Téléphone, Police, Pat Benatar…). Un riff de guitare teigneux en guise d’ouverture, puis des jets vifs et acérés et un solo torturé de guitare électrique, une batterie sèche et musclée, une composition très géométrique et structurée, une tripotée de petits échantillonnages (que l’on entend mieux en écoutant attentivement cette chanson au casque), un son à la fois très propre et très hard FM: j’étais très peu habitué à ce genre de chose.

J’aimais beaucoup, notamment le pont à la guitare qui démarre à 3’03.

À l’époque, je croyais que ce que racontait « Owner of a lonely heart », c’était la plainte d’un homme malheureux de ne pas aimé en retour. J’ai découvert bien plus tard que ce dont il s’agit en réalité, c’est une invitation à prendre en main et à créer son propre destin, dans une logique très individualiste (« Prove yourself / You are the move you make / Take your chances winner or loser / See yourself / You are the steps you take / You and you – and that’s the only way« ).

Ce genre de discours de winner à la Bernard Tapie, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, et ça sent aussi fort les 80’s que le son un brin démodé de ce tube. Alors je vais rester, si vous le voulez bien, sur l’interprétation plus romantique imaginée alors par le jeune garçon de treize ans que j’étais, et qui est aujourd’hui d’actualité puisque je suis, comme en 1983, « Owner of a lonely heart« .

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