Bien qu’il ait sorti en tout neuf albums et vendu en tous 20 millions d’exemplaires dans le monde, Human league est aujourd’hui connu essentiellement pour UN tube, sorti en 1981, « Don’t you want me? »
À l’époque, l’un des courants très en vogue au sein de ce vaste fourre-tout qu’on appelait la new wave était la synthpop, qui comme son nom l’indique utilisait le synthétiseur comme instrument principal, et parfois même exclusif. Les groupes les plus connus de ce courant étaient Orchestral Manoeuvre in the Dark, Depeche mode, Ultravox, Soft cell, mais on peut aussi évoquer le premier album de Talk Talk…
Je n’étais pas fan de ce genre de musique, et aujourd’hui encore moins. Je la trouvais très froide, clinique, et je préférais largement un groupe comme Police, avec des « vrais instruments » , des voix chaudes (et des biscotos que je n’avais pas du tout). Dix ans plus tard, quand mon ami Elric m’a fait écouter Blancmange, j’y ai vu une espèce de musique de fête foraine assez désagréable dont les synthés ressemblent à des klaxons, surtout quand les notes s’enchaînent à toute vitesse.
Bon, la synthpop c’est pas ma came.
Mais quelques titres de ce courant musical m’ont fortement marqué, notamment ce « Don’t you want me? » , imparablement dansant. Sorti juste avant Noël en Grande-Bretagne, il s’est vendu aussi vite que des barquettes de frites à la mi-temps d’un match de foot, comme si tout le monde se pressait de l’acheter pour animer sa soirée du réveillon.
L’une des choses originales dans ce morceau, c’est que la mélodie qui est ancrée dans ma mémoire n’est pas chantée: ce sont les quatre premières mesures graves et rythmées qui sont scandées à l’orgue synthétique, après une courte introduction à la boîte à rythmes.
Mais je n’ai pas oublié non plus le refrain, qui décrit l’incompréhension d’un producteur devant le dédain d’une jeune femme qu’il a dénichée dans un bar, dont il a lancé la carrière dans le show-biz, et qui quelques années plus tard l’envoie bouler en lui affirmant effrontément qu’elle aurait tout à fait pu se débrouiller sans lui. Ça parle de rejet et d’ingratitude, et ça m’a marqué: « Coïncidence? Je ne pense pas! »
« Don’t. Don’t you want me?
You know I can’t believe it when I hear that you won’t see me
Don’t. Don’t you want me?
You know I don’t believe you when you say that you don’t need me »