L’original de Bronski beat, sorti en 1984, m’avait beaucoup marqué. J’avais quatorze ans, et je me souviens bien de l’étonnement provoqué par l’abracadabrante voix de fausset de Jimmy Sommerville et par son physique de gringalet… J’aimais bien la chanson, mais je n’en comprenais pas vraiment la portée.
Pour la BO du film « 120 Battements Par Minute » , qui évoque la montée du Sida et l’histoire d’amour entre deux militants d’Act up, Arnaud Rebotini, qui est l’un des pionniers de l’électro à la française, a remixé ce titre en gardant son côté mélancolique et douloureux (cela parle quand même d’un garçon qui fuit sa famille incapable de comprendre son homosexualité, et plus encore de l’accepter), mais en lui donnant plus d’acuité, et un côté plus aérien et salvateur. Au moins le temps que dure la musique, soyons légers et insouciants.
Le clip nous transporte dans le Paris du début des années 90, de club en club, en passant par les bords de Seine. Comme la chanson, comme le film, le clip est à la fois sombre et lumineux. La preuve que la dance peut aussi être l’occasion de faire passer certains messages.
« You leave in the morning with everything you own in a little black case
Alone on a platform, the wind and the rain on a sad and lonely face
Mother will never understand why you had to leave
But the answers you seek will never be found at home »