Mon joueur préféré est Diego Armando Maradona, pour plein de raisons: son toucher de balle fantastique et inégalé, son goût pour le beau geste, sa capacité à faire renaître le plaisir enfantin de jouer avec un ballon, mais aussi son engagement résolu contre l’industrialisation du football et en faveur d’un football populaire (il faut dire qu’il est né dans un quasi bidonville)…
Ronaldo, Messi ou Mbappé ont ou auront peut-être un palmarès supérieur, mais pour moi ils n’arriveront jamais à la cheville du Pibe de oro, qui n’est pas un grand joueur, mais un joueur de génie – nuance.
Parmi les multiples exploits qui ont fait la légende de Maradona, il y a notamment le fait d’avoir marqué de son sceau le quart de finale du mundial mexicain en 1986, avec deux actions totalement différentes qui le mettent en scène en mister Jekyll et en docteur Hyde du football: un but d’anthologie où il passe en revue toute la défense anglaise (le fameux « but du siècle » ), et un but marqué volontairement de la main.
À propos de celui-ci, Maradona a affirmé après le match qu’il a été marqué par « la main de Dieu » . De fait, certains de ses fans ont créé un mouvement religieux pour lui rendre un culte. L’église maradonienne (sic) possède son calendrier (nous sommes actuellement en l’an de grâce 62), son décalogue, et sa prière calquée sur le pater noster: « Notre Diego – Qui est sur les terrains – Que ton pied gauche soit béni – Que ta magie ouvre nos yeux – Fais-nous souvenir de tes buts – Sur la terre comme au ciel – Donne nous aujourd’hui notre bonheur quotidien – Pardonne aux Anglais – Comme nous pardonnons à la mafia napolitaine – Ne nous laisse pas abîmer le ballon – Et délivre nous de Havelange. – Diego. »
J’adore les doux dingues.
En 2000, le chanteur populaire argentin Rodrigo a sorti une chanson intitulée « La Mano de Dios » , un hymne vibrant à la gloire de Maradona, dans laquelle les paroles multiplient les références christiques pour mieux le diviniser.
Diego aimait chanter cette chanson en famille ou entre amis, comme dans cette vidéo qui me touche énormément pour la ferveur et les sourires qu’il déclenche. Voyez par exemple le regard de sa fille, à 2’22…