Gaston Lagaffe est l’un de mes héros, depuis toujours.
Il y a quelque chose de fascinant dans sa façon de toujours se situer en marge par rapport aux codes de la société et du monde du travail, et de traverser la vie comme si elle n’était qu’une succession d’occasions de s’amuser et d’inventer des trucs plus ou moins improbables et loufoques – par exemple créer un gaffophone, fabriquer une piste de ski dans les escaliers, installer une balançoire dans son bureau, transformer une salle de réunion en billard géant, imaginer une recette de morue à l’ananas ou aux fraises, etc.
Dans le volume 7 de ses aventures, l’équipe des éditions Dupuis se prend une monumentale branlée en match de championnat corpo (15-1).
Gaston Lagaffe est le gardien de but de cette équipe, et ceci explique peut-être cela. Il se vautre en se prenant les pieds dans les lacets au moment de ramasser une passe en retrait de l’un de ses défenseurs, un ballon rentre dans ses cages alors qu’il est installé sur la barre transversale pour vérifier si mademoiselle Jeanne est en train d’arriver, il plonge magnifiquement à sa droite pour attraper sa casquette envolée par le vent alors que le shoot partait dans sa lucarne gauche…
Gaston Lagaffe est tellement minable que le dernier fait de jeu du match est l’expulsion de Prunelle, coupable d’avoir « boxé son propre gardien » .
Les adversaires de l’équipe Dupuis sont hilares. On les comprend.
