Encore un titre issu du troisième album de Jay-Jay Johanson, mon préféré.
La chanson titre « Poison », le glaçant « Colder (I want you no more) », la noirceur de « Even in the darkest hour », les scratches tendus de « Keep it a secret », les rythmes désolés de « Far away », le paroles déchirantes de « Alone again »… Tout ici concourt à faire de « Poison » un disque maladif et plaintif, dans lequel il vaut peut-être mieux ne pas trop se plonger un soir de bourdon (car il y a des moments où point trop n’en faut…).
« Believe in us » est peut-être le titre le plus connu de Jay-Jay, car il a servi de bande son à une publicité pour un parfum dont j’ai oublié le nom. Il est assez ironique qu’il doive une partie de sa notoriété à un produit qui vante le plaisir et la douceur de vivre, alors que la chanson est d’une désespérance tranchante, à l’image de cet éternel hypersensible.
L’orchestration est assez austère et étonnante pour un morceau d’inspiration trip-hop (un rythme scandé par une contrebasse et par un beat de batterie à la sonorité métallique, une ligne de synthé tremblante, une flûte évanescente).
Là dessus se pose la voix de Jay-Jay, encore plus originale et troublante que d’habitude. Parfois il s’amuse à l’emmener vers le bas de sa tessiture, pour mieux jouer au crooner. Mais ici au contraire elle se fait éthérée et maigrelette, à la limite du falsetto, comme pour souligner le sentiment d’incompréhension qui s’empare de lui: mais comment un gâchis pareil est-il possible?
« Oh darling, please…
You believe in me
I believe in you
How come that you don’t believe in us? »