« Vous nous poussez à bout » : la colère des militants écologistes

« Je suis là pour vous dire qu’on n’arrêtera pas, parce qu’on n’en peut plus de demander gentiment. Entendez ça, sinon ça va être terrible. »

Depuis des années, je suis persuadé que si nous ne sommes pas capables de nous mettre d’accord de façon collective et dans un cadre démocratique pour prendre les mesures radicales qui s’imposent face à la catastrophe écologique et sociale en cours, celles-ci continuera à se dégrader de façon si rapide, si violente et si désespérante qu’un jour ou l’autre, on verra se développer des mouvements activistes très virulents.
Après s’être cantonné poliment et gentiment à la non-violence (cf. les happenings de Extinction Rebellion), de plus en plus de militants écologistes n’en peuvent plus du déni, de l’inertie, du mépris, du greenwashing généralisé et de la répression aveugle.
D’abord ils s’en prennent à des symboles (des tableaux protégés par des vitres, des matches à Roland-Garros, des cérémonies aux Cesar).
Puis ils dégradent des biens matériels (pneus de SUV dégonflés, usine Lafarge mise partiellement hors d’état de nuire).
Si les dirigeants écologiques et politiques restent aveugles et sourds, s’ils continuent à privilégier leur réélection et leurs dividendes sur la sauvegarde du vivant et l’avenir des jeunes générations, s’ils laissent se déployer sans réagir un système dont on sait pourtant qu’il est en train de rendre cette planète inhabitable, alors on verra un jour ou l’autre se déployer des actions violentes contre des personnes.

Et je dois dire que face au désespoir si palpable et à la colère de ce jeune militant de Riposte Alimentaire , la réaction d’Emmanuel Macron est honteuse et irresponsable.
Rejeter d’un revers de la main ce militant sous prétexte qu’il n’a pas été élu (alors que lui-même a été élu par défaut), lui reprocher de représenter une forme de « violence physique » et de « faire son show » (alors que lui-même se comporte si souvent comme un youtubeur pathétique), se féliciter d’actions dont on sait qu’elles sont à des années-lumière de ce qui est urgemment nécessaire et qu’elles sont un cache-misère derrière lequel prospère le business as usual, annoncer lors de ce salon de l’agriculture que l’on soutiendra les projets de retenues collinaires sans même évoquer un changement drastique de pratiques culturales…

Il ne faut pas s’étonner que ce président, et plus largement ces dirigeants politiques et économiques, avivent la colère (« Vous nous poussez à bout. » )
Et un jour il ne faudra pas s’étonner qu’à force d’avoir laisser prospérer cette colère, elle finisse par exploser bien plus violemment qu’aujourd’hui.

« Qui aurait pu prévoir? » N’importe qui d’un tant soit peu sensé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *