The Cure – « A night like this »

Sorti en 1985 alors que j’avais quinze ans, l’album « The head on the door » est celui par lequel j’ai découvert The Cure, qui est tout de suite devenu un de mes groupes préférés. J’aimais particulièrement ce titre, à tel point que je l’avais acheté en 45 tours… que je n’ai jamais pu écouter, car il m’a été confisqué le jour même par un vigile d’un autre magasin, qui était persuadé que je l’avais volé!

Quand je réécoute « A night like this » aujourd’hui, ça me rappelle à quel point je n’étais pas super joyeux à l’époque… En 1985, le groupe était sorti de sa période cold wave (ou gotho-maso?), et il était résolument entré dans la pop, avec des mélodies plus entraînantes et même franchement commerciales (ici apparaît même un solo de saxo ténor, si affreusement caractéristique des années 80). Mais il n’en avait pas pour autant perdu sa noirceur, par exemple dans cette chanson qui raconte une rupture amoureuse pour le moins douloureuse.

Musicalement, « A night like this » est portée par une alliance magnifique entre deux guitares, l’une qui parsème des arpèges légers et l’autre qui balance des riff rageurs.

Quant à la voix de Robert Smith, toujours aussi plaintive, elle exprime un malaise intense (« I want to change it all » ) et elle finit par se rendre, comme le « crâne incliné » sur lequel « l’angoisse atroce, despotique, (…) plante son drapeau noir » – pour évoquer Baudelaire que le chanteur de The Cure adore, n’est-ce pas Jean Michel.

« It goes dark, it goes darker still »

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