Je viens de recevoir le beau livre de Laure Noualhat, qu’elle m’a gentiment envoyé, et dans lequel elle parle à plusieurs reprises de moi et des mes aventures limousines. Merci beaucoup Laure, notamment pour ta dédicace qui me touche beaucoup!
Si vous vous posez des questions sur une « bifurcation » depuis votre lieu de vie et/ou votre métier actuel vers quelque chose qui vous conviendrait mieux, qui vous paraîtrait plus en accord ou « aligné » avec vos valeurs et/ou plus résilient, et si vous vous demandez par quoi commencer, quelles difficultés vous attendent sur le terrain, sur quels critères choisir votre prochain lieu ou vos prochaines occupations, etc., alors ce livre devrait grandement vous intéresser!
Si je peux me permettre Laure, l’honnêteté m’oblige à préciser que mon projet, mon lieu et moi, tu nous vois trop beaux, à mon avis 😉
Depuis que je me suis installé dans le Limousin, j’ai amélioré le lieu et la maison (isolation, etc.), j’ai planté pas mal de fruitiers (qui commencent à donner, et qui sont déjà très productifs pour les petits fruits), j’ai créé un potager qui me donne des récoltes assez satisfaisantes, je viens d’installer 2 grosses cuves de récupération d’eau de pluie de 10.000 litres chacune, etc.
Oui, mais…
Rien que sur le sujet de l’alimentation, je suis très, très, très loin de pouvoir seulement me nourrir moi-même. Pour mettre en place quelque chose qui soit durable et résilient, il y aurait une quantité de travail phénoménale à fournir, et je n’en ai ni les moyens, ni l’énergie, ni à vrai dire l’envie (en tous cas pas tout seul, ça c’est certain).
La différence avec le projet de mon ami Pierre Delorme, dont tu parles aussi dans le livre, est gigantesque, aussi bien en surface de terrain, en conditions de vie (chez moi c’est confortable alors que chez lui c’est très spartiate), en quantité de travail (pour moi l’aménagement du lieu se fait sur mes heures de loisirs et de vacances, alors que lui est agriculteur et déploie des efforts réellement titanesques).
Chez moi c’est encore un projet: une villa avec un très grand potentiel (10 hectares, 2 granges immenses, de l’eau facile à stocker et distribuer, des voisins géniaux…), mais l’essai est encore à transformer.
Chez Pierre c’est une véritable ferme qui est déjà largement opérationnelle, avec une production impressionnante et une capacité à nourrir à 100% plusieurs personnes.
Je précise tout cela en pensant aux personnes qui liront ton livre: peut-être qu’un projet comme le mien leur donnera plus envie, ou en tous cas leur paraîtra moins exigeant, moins effrayant… Mais cela tient en grande partie au fait que je n’ai fait qu’un tout petit bout du chemin. En comparaison, le système mis en place par Pierre peut rebuter, il peut être perçu comme une sorte de repoussoir pour des gens qui se refusent à perdre trop de leur confort actuel… Mais on n’a rien sans rien, et si on veut aller vraiment vers l’autonomie, réduire vraiment sa consommation en énergie et en eau, vivre à l’intérieur des limites écologiques, etc., eh bien il faut se retrousser les manches et bosser beaucoup plus que je le fais, et il faut renoncer à bien des éléments de confort dont je profite encore.
Bref, on n’a pas le cul sorti des ronces…
Merci encore Laure, et à très bientôt j’espère!