Cette carte du débit des cours d’eau en Europe est issue du rapport du Copernicus Climate Change Service publié ce jeudi 20 avril.
Elle illustre que « ce qui était considéré comme des anomalies il y a encore quelques années est devenu la norme. » On ne peut désormais plus parler d’anomalies mais bien de tendance. « C’est comme quand on a une maladie. Si on ne traite pas la cause, les symptômes, un jour après l’autre, une année après l’autre, seront légèrement différents, mais le problème ne va pas partir ».
En 2022, le principal symptôme de la maladie changementclimatique en Europe a été de très faibles précipitations, ce qui a entraîné une secheresse généralisée et prolongée.
>> Résultat: « Le débit des cours d’eau en Europe a été le deuxième plus faible jamais enregistré, marquant la sixième année consécutive avec des débits inférieurs à la moyenne ».
« En termes de superficie touchée, 2022 a été l’année la plus sèche jamais enregistrée, 63 % des cours d’eau européens ayant connu des débits inférieurs à la moyenne. »
Sur cette carte, tous les traits qui sont inscrits en rouge dessinent des rivières qui avaient en août dernier un débit « exceptionnellement bas », et les traits inscrits en orange dessinent des rivières qui avaient un débit « notablement bas ».
En France, quasiment tout est dans le rouge ou l’orange (sauf un tout petit peu dans le massif central).
Même en Bretagne, même en Normandie, même dans le Nord (régions dans lesquelles le manque de relief rend plus difficile le fait de collecter et de distribuer de l’eau grâce à la gravité).
J’ai du mal à comprendre comment on pourrait, à la lecture de ce document et de sa légende, ne pas considérer qu’il est urgent de s’adapter radicalement aux conditions climatiques qui changent à une vitesse et avec une ampleur proprement sidérantes.
[Et je rappelle qu’en 2022, l’été ne faisait pas suite à une sécheresse hivernale historique comme celle que nous venons de connaître!
Et la période de référence est 1991-2020, durant laquelle le climat était DEJA déréglé!]
