J’apprends tout juste la mort de Johnny Rowan, qui était le batteur de Urge Overkill.
Ce groupe américain, qui proposait un mélange de rock, de punk et de folk, a connu brièvement la célébrité pour cette chanson, après qu’elle a été choisie par Quentin Tarantino pour figurer dans son film « Pulp fiction » .
« Girl, you’ll be a woman soon » a d’abord été chantée en 1967 par Neil Diamond, qui l’avait écrite pour son public féminin. La reprise de Urge Overkill m’a toujours beaucoup plu pour sa construction curieuse et pour ses refrains nerveux, qui expriment une émotion si intense qu’elle déborde soudain, au milieu d’une musique qui devient tout à coup débridée.
Je suis aussi très touché par les paroles. Celles-ci expriment le désarroi d’un homme amoureux qui se sent désespéré et impuissant parce qu’il sait que l’entourage de sa compagne le dévalorise malgré tous les efforts qu’il fait pour la mériter (« I’ve died for you girl and all they can say is / «He’s not your kind » « ). Ces sentiments sont d’autant plus douloureux qu’ils viennent réactiver une impression ancienne et lancinante, celle de ne pas être compris et considéré à sa juste valeur (« I’ve been misunderstood for all of my life, / but what they’re saying girl it cuts like a knife: / «The boy’s no good » « ). Ça aussi, ça me parle, et pas qu’un peu…
Il me paraît de plus en plus naturel, et j’ai payé assez chèrement pour l’apprendre, qu’un couple ne peut durer et ne peut bien fonctionner que si ses deux membres s’apportent mutuellement un soutien sans faille, en particulier sur le plan émotionnel et affectif. Traverser dans la solitude les moments les plus difficiles et angoissants de l’existence, c’est mortel.
Être pour elle un soutien, c’est ce que propose cet homme à la femme qu’il aime. C’est un beau programme, je trouve.
« Please, come take my hand
Girl, you’ll be a woman soon
Soon, you’ll need a man »