Alain Souchon – « J’attends quelqu’un »

Je viens de passer une semaine un peu mouvementée et gratifiante, entouré de beaucoup de mes proches. Une soirée à la fête de la musique. Une fête organisée par mes parents avec mes frères, mes enfants, mes neveux et mes nièces, et plus d’une centaine d’habitants du village dans lequel j’ai grandi. Un week-end passé là avec Aurore, avec une ballade pour lui montrer les chemins, les hameaux, les champs, les bosquets, les fontaines et les ruisseaux où j’ai si fort le sentiment d’être à la maison. Une soirée à me promener dans les rues de Grenoble et le long des quais de l’Isère avec mes deux enfants, un burrito et une glace dans les mains. Et pour finir, deux jours à Lille avec Aurore, pour lui faire découvrir la ville où elle va étudier pendant deux ans en master de traduction, et pour commencer à l’aider dans sa recherche d’appartement (je me réjouis déjà de pouvoir la voir lorsque je viendrai donner mes cours!). Hier enfin, la soirée a été très joyeuse avec Claire et un de ses chouettes colocataires.

Dans un monde idéal, je voudrais que toute la vie puisse se passer ainsi, dans l’insouciance et les rires.

En montant dans le TGV ce matin pour revenir chez moi en Limousin, je pensais à ma fille avec le coeur serré, parce qu’elle me manque tellement, parce que j’avais envie de tout sauf de la laisser sur le quai, et aussi parce que je l’ai sentie un peu désemparée. Elle vient d’avoir vingt ans, elle a toutes les qualités et les capacités du monde, mais elle n’est pas encore bien sûre de savoir ce qu’elle souhaite faire de sa vie (rien de plus normal), elle s’inquiète un peu de savoir si ses études lui permettront de gagner sa vie et de s’épanouir, elle est peinée de voir ses ami(e)s s’éparpiller aux quatre coins de la France… Je voudrais tellement la voir totalement heureuse et joviale, certaine d’avoir trouvé le lieu et les activités qui lui plaisent, entourée de personnes avec qui elle se sent bien…

En pensant à tout cela, je me suis souvenu de cette chanson d’Alain Souchon. Ce n’est pas l’une de mes préférées, loin de de là, car la musique est vraiment pépère et elle sent beaucoup trop la production aseptisée des années 80 (avec un affreux solo de guitare électrique à la fin).

Mais la thématique me touche énormément. Cette chanson parle d’une jeune fille qui, quoi qu’elle fasse, se sent terriblement seule (« En famille comme au cap Horn, / il y a la glace entre les personnes » ), qui a en permanence dans la tête et qui écrit sur les murs et sur la poussière des voitures le même slogan: « J’attends quelqu’un » . Si elle m’est subitement revenue en tête, c’est parce qu’elle me fait un peu penser à ce que vit ma fille, qui elle aussi me donne l’impression d’attendre que quelqu’un ou quelque chose lui donne l’impulsion pour déployer son immense potentiel.

J’espère que je me trompe et qu’en réalité elle est déjà tout à fait heureuse. J’espère que ce ne sont là que des inquiétudes de papa stressé qui projette sur sa fille ses propres difficultés à embrasser l’avenir (parce que moi aussi, je le sens bien, « j’attends quelqu’un » ). En tous cas j’espère qu’elle saura empoigner les opportunités et dire aux belles personnes qui se présenteront sur son chemin: « C’est toi que j’attendais. »

« Un jour ta vie sera passée,

personne viendra jamais jamais jamais,

T’auras attendu, ma belle,

pour des reines-claudes et des mirabelles »

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