Ce soir c’est encore un titre de l’un des plus fabuleux disques de l’histoire du jazz, « Kind of blue » .
S’il me fallait expliquer de façon claire en quoi ce morceau relève du blues à quelqu’un qui ne connaîtrait pas le sens précis de ce terme, j’en serais à peu près incapable. Je n’ai quasiment pas eu de formation à la musique et au solfège, hormis celle dispensée à l’école primaire par un instituteur qui nous faisait jouer de la flûte (à l’époque j’aimais beaucoup ça), et celle accumulée pendant un ou deux ans de leçons de saxophone assez besogneuses, alors que j’étais étudiant.
Cela surprend souvent les personnes qui savent à quel point j’aime la musique et qui apprécient la façon dont j’en parle, mais c’est ainsi: ma connaissance de la musique, des rythmes, des gammes, etc., est très instinctive (un peu comme certains ont « l’oreille absolue » ). Je connais à peine le solfège, mais les fausses notes me sautent aux oreilles, les moments où le rythme est perdu me dérangent… et je reconnais presque à coup sûr un morceau joué dans la gamme blues, avec quelques notes légèrement abaissées, ce qui leur donne le côté mélancolique qui me charme si facilement.
« Freddie freeloader » est tellement emblématique du blues que Miles Davis a choisi de ne pas retenir Bill Evans comme pianiste comme sur le reste de l’album, mais Wynton Kelly, au motif que c’était un spécialiste de ce genre musical.
« Kind of blue » est décidément le disque de l’excellence, ou mieux même, de la perfection.