Derrick Jensen, « Écologie en résistance »

« Que feriez-vous si des extraterrestres avaient envahi la planète, vidaient les océans, rasaient les forêts, construisaient des barrages sur toutes les rivières, bouleversaient le climat, contaminaient à l’aide de dioxines et de divers produits cancérigènes le lait maternel, la chair même de vos enfants, celle de votre partenaire, de votre mère, père, frère, soeur, de vos amis, ainsi que la vôtre?

Si des extraterrestres commettaient tout cela, résisteriez-vous? S’il existait un mouvement de résistance, le rejoindriez-vous?

Si ce n’était pas le cas, pourquoi ne le feriez-vous pas? À quel point la situation devrait-elle empirer avant que vous ne vous décidiez à arrêter ceux qui détruisent la planète, qui tuent ceux que vous aimez, et vous tuent vous-même? »

(Derrick Jensen, in Écologie en résistance, vol 1, p 15).

Comme Montesquieu en son temps avec Les lettres persanes, Derrick Jensen opère un tout petit pas de côté, pour voir la situation sous un autre angle… et elle devient encore plus claire: une guerre au vivant a été déclarée, parfois frontale mais le plus souvent invisible, et la plupart d’entre nous (moi y compris) sont encore très loin de faire le nécessaire pour résister face aux personnes et aux organisations qui la mènent et qui en profitent.

Mieux même, la plupart du temps nous nous empressons de fermer les yeux pour profiter nous-mêmes, en toute bonne conscience, des bénéfices que nous procure cette guerre au vivant – car nous y participons aussi, par notre consommation, notre alimentation, nos déplacements, notre production de déchets divers et variés, etc.

Vu de l’extérieur, cette désinvolture est quand même assez sidérante.

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