Beach House est un duo franco-américain de Baltimore, dont on ne sait pas bien s’il est aussi un couple à la ville (il paraît que non, mais peut-être s’agit-il de deux amoureux cachés qui préfèrent maintenir le secret sur leur relation?)
Le groupe s’est spécialisé depuis le milieu des années 2000 dans une dream pop délicate et éthérée. Après le superbe « Take care », que j’avais partagé lors de la première saison de mon année en musique, voici un nouvel extrait de son troisième album, « Teen Dreams » – un album hivernal et introverti qui lui a permis de sortir de la confidentialité et d’obtenir un joli succès critique.
La musique de Beach House est douce et sucrée (méfiance si vous êtes diabétique), elle glisse dans l’oreille comme une glace fond dans la bouche en plein été, mais elle est aussi méchamment mélancolique (un chroniqueur a écrit que les dix morceaux de l’album « évoquent la froideur d’une piste de danse vide au petit matin« , et je trouve ça très juste).
Le titre que je choisis de partager ce soir, « Zebra », commence par une introduction qui invite à la rêverie solitaire, dominée par des arpèges de guitares cristallins, pudiques, fragiles et un tantinet répétitifs. La suite de la chanson est elle aussi pleine de délicatesse et de retenue avec ses choeurs aériens, mais elle monte progressivement en puissance, notamment après un bref et épisode de cymbales à 2’22.
C’est une chanson en forme de bernard-l’hermite: elle sort de sa coquille, mais tout timidement, et elle met du temps à apprivoiser les alentours. C’est peut-être pour cela que je l’apprécie: la description que je viens de faire correspond assez bien, me semble-t-il, à l’idée que je me fais de ma place dans ce monde…
« Anyway you run, you run before us
Black and white horse arching among us »